Chronique de la Réforme en Valais - chapitre 3 (partie 1)

Niklaus Natacha / Vulliemin L. - 02.01.2006

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Résumé du précédent épisode
Les Valaisans se réunissent en petites assemblées pour lire les saintes Ecritures. L'Evangile pénètre dans le Haut Valais au travers d'un homme de condition très modeste : Thomas Plater. Ayant accédé à l'éducation en Allemagne, il devient enseignant de grec à l'université de Bâle et ami de Zwingli et Myconius.

A son retour chez lui, il partage sa foi et fait connaître la doctrine évangélique à ses compatriotes. Bientôt de jeunes Valaisans partent étudier dans les villes réformées, en reviennent maîtres d'école. La Réforme se répand dans la Vallée du Rhône. En 1551, la tolérance est proclamée. C'est alors que la ferveur des catholiques se réveille...

[Les catholiques] l'emportaient encore de beaucoup en nombre dans les dixains de Conche, de Rarogne, de Sierre et de Louëche; ils firent porter une loi qui déclarait exclus du droit commun le Valaisan qui ferait profession publique de la foi nouvelle [en 1553]. Des Bibles envoyées de Zurich furent brûlées par ordre de l'évêque.

C'était le moment où en Suisse l'ardeur de la Réforme avait commencé à se réfroidir et une vive réaction à se manifester. (...) [Malgré cela] long-temps encore les réformés continuèrent à se réunir en secret, à lire les Saintes Ecritures, et à passer les Alpes pour aller dans l'Oberland communier avec leurs frères et présenter au baptême leurs enfans. Ils confiaient aux ministres du canton de Berne l'instruction religieuse de leurs adultes.

On les laissa faire jusqu'au jour où de nouvelles circonstances aigrirent les partis, soulevèrent les haines et amenèrent la catastrophe qui a banni du Valais la tolérance et la religion réformée.

Le roi d'Espagne et le duc de Savoie avaient résolu de s'ouvrir le passage des Alpes et de s'assurer les moyens d'attaquer par le flanc le Pays-de-Vaud. Le pape les appuyait. Pour réussir il s'agissait de relever en Valais l'autorité épiscopale et d'y étouffer le ferment de la réforme. On convint d'y envoyer les Pères Capucins(6).

Notes :
6) Pères Capucins :
Tiré d'un manuscrit intitulé «Relation des travaux spirituels des missionnaires capucins de la Mission de Thonon». C'étaient les mêmes missionnaires qui avaient ramené le Chablais à l'église romaine. Ils s'introduisirent dans le Valais en 1601, pénétrèrent à Sion en 1603. L'Evêque, sur les plaintes de Berne et sur celles des chanoines, ordonna leur expulsion; Zuber, gouverneur de Saint-Maurice et d'autres magistrats, refusèrent d'obéir. Ils demeurèrent donc. Le petit peuple surtout était pour eux.

Sources :
Cette série d'articles est tirée de Le Chroniqueur, recueil historique et journal de l'Helvétie romande, renfermant le récit de la Réformation de ce pays publié dans les années 1835 et 1836, Imprimerie et librairie de Marc Ducloux. Compilation et mise en forme : APV.

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