Chronique de la Réforme en Valais - chapitre 2 (partie 1)

Résumé du précédent épisode
A la fin de l'empire de Charlemagne, les Valaisans sont un peuple libre. Le Haut, allié aux cantons suisses, conquiert alors le Bas en 1475. Mais les relations et la langue que ce dernier partage avec l'Helvétie romande ouvrent la voie à l'Evangile dans la Vallée du Rhône.

L'évêque de Sion, Schiner, exerce une autorité très contestée par le peuple du Valais. Forcé à l'exil, il tire, depuis Rome, vengeance des Valaisans, en les excommuniant, puis en obtenant de Charles V une charte, la «Caroline», qui amènera une querelle de plus d'un siècle, entre le peuple qui la rejette et ses successeurs. C’est dans ces circonstances que la Réformation pénétra dans le Valais.

Ce ne furent d'abord que des rayons isolés, perdus, aperçus à peine. Puis on en vint à lire les Saintes Ecritures. Puis on forma des conventicules(4). Les Bas Valaisans s'entretenaient de la foi avec leurs voisins du gouvernement d'Aigle. Dans le Haut Valais les semences de la réforme furent jetées par un des hommes les plus remarquables que la Suisse ait vus naître au seizième siècle.

Thomas Plater était né dans la paroisse de Wisp, d'un père qui n'était riche qu'en enfans. (...) [Quand celui-ci mourut, il fut recueilli par plusieurs tantes tour à tour dont une qui le confia à un cousin censé l'instruire, mais qui en fait le brimait et ne lui enseignait rien. Il échappa à ses maltraitances en en suivant un autre - Paul - qui promit à sa tante de l'inscrire dans une école en Allemagne. Il lui fallu plus d'un voyage et de nombreuses aventures pour accéder aux études.]

Plater avait une naïveté et un esprit naturel qui lui ouvraient les coeurs; une soif de science qui lui valut à son retour l'admiration de ses compatriotes et l'amitié de Zwingli, de Myconius et d'Erasme (...). On lui confia à l'université de Bâle l'enseignement de la langue grecque, et bientôt après il se vit placé à la tête d'une imprimerie et en possession d'un nom distingué.

Notes :
4) Conventicule :
Petite assemblée. A dérivé dans un sens plutôt négatif (assemblée secrète, illicite, peu de participants).

Sources :
Cette série d'articles est tirée de Le Chroniqueur, recueil historique et journal de l'Helvétie romande, renfermant le récit de la Réformation de ce pays publié dans les années 1835 et 1836, Imprimerie et librairie de Marc Ducloux. Compilation et mise en forme : APV.